- 33 -Noël-Gaudreault, Monique; Gervais, Flore: Représentation de l'enfant héros et anti-héros en littérature de jeunesse 
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pourquoi elle est sa grand-mère, Madame Lumbago ouvre sa subjectivité au lecteur. Elle est l’héroïne du quatrième épisode, Les sept vérités.

Les parcours des deux héroïnes s’avèrent donc semblables : si handicap il y a, il réside dans leur entourage, et non en elles-mêmes qui disposent de tant de ressources. Si parfois elles se surestiment et doivent reconnaître que leur idée n’était pas si géniale, elles sont toujours prêtes à en trouver une nouvelle. Leur aptitude à composer avec la vérité pour arriver à leurs fins constitue un autre point commun. Quant à leur évolution, il s’agit, pour toutes les deux, de la compréhension des problèmes et de la volonté d’autrui, des adultes en l’occurrence3

3Il faut cependant noter que l’évolution de Noémie se complexifie au fil des épisodes ; dans Le grand amour, paru en 2005, ce sont ses propres sentiments qu’elle explore.
. Dans la série Noémie, plus réaliste, sont également abordés l’apprentissage de la vie sociale (l’argent, la santé, la maladie, la mort) et la connaissance du passé (la guerre, l’ancien Québec rural), ce qui permet une maturation des savoir-faire et savoir-vivre.

La vie comptée de Raoul Lecompte, pour les neuf ans et plus, présente un personnage à la fois surdoué et handicapé. Raoul est un génie du calcul, mais il échoue lamentablement dans tout le reste : sports, arts, amour et amitié. Il vit et meurt seul. Le récit à la 3e personne présente la particularité de raconter la vie entière du héros, de la naissance à l’enterrement. As des chiffres dès le berceau, le héros n’évolue pas, exerce son talent à vide et se replie de plus en plus sur lui-même. Écrit sur le mode fantaisiste, le roman ne donne aucune morale, hormis implicitement par les plongées dans les sentiments du héros comptable : « À ce moment précis, Raoul mesura l’ampleur du gouffre dans lequel il vivait. » (Tibo, 2005c, p. 75) Raoul renonce progressivement à tous les savoirs, son seul bonheur consistant à inventer un chiffre « à sa mesure et à sa ressemblance » (p. 86). Cette fable montre le rétrécissement progressif des possibles chez un sujet monomaniaque.

Les handicapés

La catégorie des handicapés réunit divers héros. La mention d’un handicap fait partie de l’incipit de nombreux romans et constitue l’un des premiers traits de l’étiquette du personnage. Il faut distinguer entre le handicap physique ou psychologique du héros et le handicap posé sur son parcours par une personne ou une situation.

a) Handicaps physiques et psychologiques

Souvent, c’est un adulte qui met un nom sur le handicap et semble ainsi lui donner plus de réalité. La mère du héros de Rouge timide lui a raconté qu’il était né en retard parce qu’il avait peur de faire son apparition. Ce défaut de naissance est de notoriété publique, il est si important qu’il efface l’identité du personnage, son nom : « Je m’appelle Gilou mais tout le monde m’appelle le timide », prévient l’incipit (Tibo, 1998e, p. 7). Le petit géant, héros de la série du même nom, fait des cauchemars. Sa mère lui a dit qu’il était trop sensible. Au début du premier épisode, il se présente : « Depuis ma naissance, je vis au pays des géants. » Lui, il est « tout petit » (Tibo, 1997d, p. 7 et 9).


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