- 22 -Noël-Gaudreault, Monique; Gervais, Flore: Représentation de l'enfant héros et anti-héros en littérature de jeunesse 
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et tantôt repère générateur d’une angoisse qui se traduit par des comportements agressifs de la part du fils, l’idéalisation du père maintient notre jeune héros dans une forme de dépendance affective qui aboutit à un manque d’empathie à l’égard de sa mère et à une peur presque maladive de l’abandon. Face à ce repère idéalisé, notre jeune héros adopte des comportements qui constituent autant de symptômes de l’immaturité du préadolescent (Klock, 1974, p. 40).

Le père prolongé

Voyons maintenant le père prolongé, ce second père « compensé » que Gauthier placera sur la route de son jeune héros pour l’aider à dépasser la phase d’égocentrisme dans laquelle le maintient le père idéalisé.

Tout au long des quatre premiers romans, Carl établit une relation d’amour fusionnel avec sa chienne Babouche. Elle lui rappelle son père, car c’est lui qui la lui a offerte en cadeau quand il avait trois mois ; âgée de neuf ans comme lui, elle s’avère être sa seule confidente. Objet transitionnel, elle constituera un double repère : le prolongement du père et aussi son alter ego. En d’autres termes, la symbiose étroite entre le père prolongé et le double de Carl. En tant que prolongement du père, elle sera le repère qui apaise, qui angoisse et qui disparaît. Puis, simultanément à cette évolution, elle deviendra la confidente qui réconforte, qui vieillit et qui meurt. Par cette mort, le héros se trouvera libéré de cette symbiose faite d’angoisse, de deuil et d’égocentrisme, et s’ouvrira vers une saine altérité. Voici un tableau qui montre quel double rôle Babouche a joué dans l’évolution du héros.





Rôle du repère

Nature du repère

Illustrations



Repère qui apaise

L’intermédiaire, l’amie chaleureuse

Le père donne à son fils un objet transitionnel : « Papa qui met dans mon berceau une toute petite boule de poil noire… La douce, douce chaleur de Babouche. Papa me laissait une amie. » B3–57




Repère qui inquiète

L’intermédiaire vieillissant et mourant

Carl, malgré quelques périodes de déni, qui se traduisent par des boutades, peut formuler un lucide diagnostic qui montre qu’il n’est pas dupe du vieillissement de sa chienne : « C’est tout juste si elle m’entend quand je lui siffle de toutes mes forces dans les oreilles. Quand je lui lance des biscuits, elle passe à côté neuf fois sur dix. Objets volants non identifiés! » B1–40




Repère qui disparaît

L’intermédiaire meurt : choc du vide

La mort de Babouche atterre Carl. Du déni au désespoir en passant par l’agressivité, il est forcé de se rendre à l’évidence après ce dialogue avec sa mère : « Le vétérinaire t’a expliqué, Carl. C’est le cœur de Babouche qui a lâché » ; et Carl de répliquer : « Ce n’est pas le cœur de ma chienne qui a lâché, c’est ton ignorant de vétérinaire qui l’a empoisonnée. » B4–8

Une fois la réaction de colère passée, c’est le constat et la dépression : « Depuis que ma Babouche est morte, plus rien ne m’intéresse dans la vie. Rien. » B4–13




Tabelle 3.0: Tableau 3 : Père prolongé (à travers la chienne Babouche, alter ego de Carl)


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