- 20 -Noël-Gaudreault, Monique; Gervais, Flore: Représentation de l'enfant héros et anti-héros en littérature de jeunesse 
  Erste Seite (i) Vorherige Seite (19)Nächste Seite (21) Letzte Seite (106)      Suchen  Nur aktuelle Seite durchsuchen Gesamtes Dokument durchsuchen     Aktuelle Seite drucken Hilfe 

Tantôt menaçants, tantôt sécurisants, ces lieux, généralement fermés ou statiques1
1Pour une typologie des lieux, voir Hamon, 1993.
– et rarement marqués de la connotation de « passage »2
2Pour cette connotation du lieu, voir Greimas, 1979, p. 214.
– reflètent la propre ambivalence du héros qui cherche la sécurité sans pouvoir la trouver entièrement. Par ailleurs, certains lieux, malgré leur connotation de fermeture, permettront à Carl d’effectuer le passage psychologique de l’immaturité égocentrique à l’altérité, à l’empathie3
3Pour la signification de cette réalité chez l’adolescent, voir Monique Noël-Gaudreault, 2003, 74–75.
. D’autres lieux, comme l’auto et l’autoroute, intermédiaires entre le continent et les Îles-de-la-Madeleine, symbolisent l’ambivalence des repères qui jalonnent la mémoire de Carl. Par exemple, l’enfermement de Carl, assis dans l’auto à côté du chien qui vomit, et contraint de supporter ce désagrément tout en se faisant imposer une image qu’il aurait préféré oublier. En effet, sur l’autoroute, il est obligé de passer à côté du précipice où s’est tué son père. Par ailleurs, cette autoroute symbolise non seulement l’insoutenable réalité de la mort de son père, mais aussi l’accès à un ailleurs encore inconnu dont la seule pensée le fait vibrer tantôt de joie, tantôt d’inquiétude. Bref, les lieux reflètent, d’une part, l’univers clos d’un Carl aux prises avec un grand besoin de sécurité et, d’autre part, son impression de pouvoir trouver la solution à sa détresse psychologique ailleurs que dans le souvenir lancinant de son père décédé.

Voyons maintenant comment la relation avec le père s’avérera pour Carl un repère ambivalent, certes, mais dynamique, contrairement à la plupart des lieux.

Le père

Gilles Gauthier a choisi de mettre en scène un enfant de neuf ans, orphelin de père, à qui il fournira trois pères que, pour les fins de notre analyse, nous nommerons des « pères compensés »4

4Nous nous inspirons ici de Klock (1974, p. 40), qui parle d’une liaison de compensation que recherche l’enfant face au vide causé par l’absence d’un repère parental.
. Il s’agit du père idéalisé à travers les souvenirs du héros, du père prolongé à travers la chienne Babouche et du père renouvelé, à travers la personne du père de Garry, René, qui deviendra le nouveau compagnon de la mère de Carl, Nicole.

Le père idéalisé

Tout au long des quatre premiers romans, Carl vit dans le souvenir d’un père idéalisé qui suscitera chez lui des sentiments ambigus : ce repère va tour à tour l’enchanter, l’aider, l’interpeller, mais aussi provoquer son agressivité et un désir d’ingérence dans la vie de sa mère. Le tableau suivant illustre l’évolution du rôle de ce père idéalisé ainsi que la nature du repère auquel il correspond, associés à des exemples.


Erste Seite (i) Vorherige Seite (19)Nächste Seite (21) Letzte Seite (106)      Suchen  Nur aktuelle Seite durchsuchen Gesamtes Dokument durchsuchen     Aktuelle Seite drucken Hilfe 
- 20 -Noël-Gaudreault, Monique; Gervais, Flore: Représentation de l'enfant héros et anti-héros en littérature de jeunesse