- 12 -Noël-Gaudreault, Monique; Gervais, Flore: Représentation de l'enfant héros et anti-héros en littérature de jeunesse 
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lui donne le choix d’entrer ou non dans le salon funéraire. L’arrivée de sa cousine Marie-Ève réveille l’orgueil en lui et l’incite à franchir la porte : « Grâce à Marie-Ève, je me sens plus courageux (David7, p. 25) ». La petite fille est plus fonceuse que l’anti-héros de Gravel. Le salon devient alors un labyrinthe où David tente de suivre sa cousine jusqu’à ce qu’il se retrouve devant le cercueil. Encore une fois, le personnage de David se prend en main et tente de vaincre ses peurs en souhaitant bon voyage à sa grand-mère. Son orgueil et le hasard sont ses alliés en plus de sa cousine qui lui transmet tout son courage bien involontairement.

Le faire du personnage

Outre la définition de l’être de David, l’étude du personnage ne saurait taire les actions de ce dernier. Le « faire », dans la grille de Hamon, s’appuie sur le rôle thématique et le rôle actantiel. Le rôle thématique explique le personnage par son type psychologique ou social. L’axe préférentiel du personnage peureux David se rattache à son profil psychologique, dans la mesure où il doit apprivoiser ses craintes d’enfant.

Tous les parcours narratifs de David suivent un schéma similaire. La manipulation s’explique par l’apparition d’un élément mystérieux générateur de peur qui place le personnage devant un vouloir-faire qui le motive à se questionner sur sa crainte. Cette motivation devient tellement forte qu’il se retrouve face à un devoir-faire, qui est l’impossibilité de contourner cette peur. David acquiert sa compétence, c’est-à-dire son pouvoir-faire et son savoir-faire, par ses interactions avec les adultes qui l’entourent, avec son ami Simon ou sa cousine Marie-Ève. S’il ne trouve pas tout le réconfort chez les adultes, il sait alors puiser à l’intérieur de lui pour créer sa propre force. La performance ou l’accomplissement de l’action se produit lorsque David confronte ses peurs. La sanction consiste en une évolution du personnage face aux faits constatés dans le dénouement de l’intrigue et dans l’exorcisme de la peur.

Dans un même ordre d’idées, le personnage se situe au sein d’un schéma actantiel dans le récit. Le père incarne le destinateur, car David fait des livraisons pour lui. Ces dernières le mènent à l’objet de sa peur : un chien, la forêt à la nuit tombée, les hauteurs, la boulangère la nuit, l’orage et les monstres. Les deux derniers titres font exception à cette règle. Dans David et les crabes noirs, le jeune garçon est le propre destinateur de sa quête par le biais de ses cauchemars. Dans David et le salon funéraire, c’est la mort de la grand-mère qui le mène à sa quête. Lui-même destinataire de sa quête dans chacun des titres de la série, il doit vaincre ses craintes pour acquérir son autonomie. Son chien Fantôme est son premier adjuvant. Les personnages adultes jouent un rôle déterminant dans la résolution des problèmes de David, car ils lui proposent des moyens efficaces pour vaincre ses peurs. Son père est un adjuvant, car il comprend les peurs de son fils : il a, par exemple, la même hantise des hauteurs que lui. La tante Madeleine, sœur de son père, écoute David et tente de le rassurer en lui donnant des conseils. Esther, sa belle-mère, lui redonne confiance en avouant avoir eu peur de l’orage étant petite. David rencontre plusieurs opposants au cour de ses récits : lui-même d’abord, ensuite Fantôme qui lui fait peur, son grand-père qui ne le croit pas, les monstres de la forêt, ses camarades


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