confiance, le courage et le respect de soi nécessaire à apaiser ses peurs. Il explique ce qu’est un orage : « […] la lumière voyage plus vite que le son. Ils partent tous les deux en même temps, mais la lumière est toujours pressée d’arriver, tandis que le son est paresseux (David5, p. 19) ». Le père représente le côté rationnel, qui s’oppose à l’imaginaire de David. Il propose des trucs comme siffler ou chanter afin que David apprenne à réagir de manière plus mûre. David tente d’utiliser les explications de son père pour se calmer : « mais [celui-ci] ne peut quand même pas tout savoir (David5, p. 28) ». La crainte l’emporte sur la raison chez l’anti-héros.

Nous pouvons faire un rapprochement entre le livre David et l’orage et David Copperfield, récit autobiographique de Dickens. Copperfield vivra des jours heureux auprès de sa mère jusqu’au jour où celle-ci se remarie. Il sera alors maltraité par son beau-père. Contrairement à David Copperfield, le personnage de Gravel vit une enfance parfois terne auprès de son père. L’arrivée de la nouvelle conjointe, Esther la boulangère, dans David et la maison de la sorcière colore son existence : « Avant, je vivais seul avec mon père. Parfois, je m’ennuyais […] Maintenant, nous vivons avec Esther […] et c’est plus joyeux (David5, p. 7.) ». Cette opposition montre bien le découpage dualiste de sa réalité, entre ce qui est agréable et ce qui ne l’est pas. Les adultes adoptent des attitudes très différentes le jour et la nuit. Le jour, le père et Esther sont souriants, mais le soir, ils demeurent tristes et fatigués dans leur solitude respective. L’Esther diurne est comparée à un rayon de soleil, son tablier plein de sucre, les joues rouges, son sourire associé à la clochette de la boulangerie. L’Esther nocturne, par contre, est vêtue de noir, dans sa maison faite de planche grise, sombre au bout d’une rue mal éclairée. David, ayant peur de la dame, l’associe à une sorcière. De son côté, son père n’utilise que des qualités comme « belle », « gentille » et « avenante » lorsqu’il parle d’Esther. Les deux adultes se courtiseront à l’aide d’une correspondance livrée par David. Le jeune garçon ressent la crainte qu’éprouvent les deux adultes à l’idée d’être rejetés l’un par l’autre. Lorsque David et son père emménagent dans la maison d’Esther, le rapport de David aux adultes tourne autour du sentiment de la peur : « quand on est deux dans un lit, on a moins peur (David5, p. 10) ».

Solitaire, David découvre ce que signifie l’amitié véritable avec Simon, un nouveau venu dans sa classe, dans David et les crabes noirs : « Depuis que je connais Simon, je trouve que la vie est encore plus intéressante qu’avant. Quand je suis avec lui, le temps passe toujours trop vite (David6, p. 43) ». Les deux amis se complètent. Ils créent des histoires ensemble à partir des cauchemars de David : David écrit, Simon dessine. Le titre rappelle le livre Le crabe aux pinces d’or d’Hergé, livre dans lequel Tintin rencontre pour la première fois le capitaine Haddock. Tout comme ces deux personnages, David et Simon deviennent inséparables. L’amitié aide David à affronter ses peurs des monstres et à les utiliser de façon thérapeutique.

Avec David et le salon funéraire, Gravel divulgue plusieurs informations concernant la famille élargie de David. La mort et son rituel rassemble la famille autour d’un sentiment commun : la tristesse. David découvre, à la mort de sa grand-mère, le vide éprouvé à la suite de la perte d’un être cher. Il se remémore son talent pour raconter des histoires. Avouant sa crainte des morts à son père, ce dernier