sentais dans une mauvaise peau, dans le pyjama d’un inconnu. » (p. 12) Plus
explicitement encore que dans les deux passages précédemment cités, la chambre est
un marqueur d’identité. Le fait que la chambre et le lit soient désignés par
l’auteur comme l’espace privé de l’enfant ne surprend pas si l’on considère
l’importance de la thématique du coucher et du passage au sommeil dans les fictions
pour jeunes enfants. Nous renvoyons sur ce point aux conclusions générales de
Maria Nikolajeva sur les Bedtime Situations en littérature jeunesse (Nikolajeva,
2002, p. 201–202). La récurrence de ce motif chez Trudel doit cependant être
soulignée.
Plus spécifique nous paraît être la tendance de cet espace privé de l’enfant à devenir espace partagé, communautaire. Le dernier exemple cité, où l’enfant se retrouve dans une mauvaise peau au réveil, est, dans les romans de première lecture de Trudel, le cas isolé où l’enfant est seul dans sa chambre. Généralement, ses personnages ont des voisins de nuit. Dans Le monde de |