scène d’un plus petit que soi. En regard des
rapports entre espace et identité, cet état de fait n’est pas négligeable. Comment,
pouvons-nous nous demander, dans une œuvre où l’intentionnalité n’entrave pas
fondamentalement le travail du sens mais, inévitablement, l’oriente, l’espace
s’élabore-t-il? L’analyse d’un cas exemplaire me permettra de répondre à cette question
et de poser les jalons d’une réflexion sur la nature et la fonction de l’espace en
littérature pour la jeunesse. Pour ce faire, je recourrai au modèle IAL afin de
mettre à jour les tensions entre identité et altérité que l’architectonique de
l’espace romanesque manifeste et qu’il est possible d’observer par le biais des
trois lignes de tension générés par les liens entre les « inséparables » de la
triade IAL : 1. intentionnalité/accessibilité ; 2. accessibilité/ littérarité ;
3. littérarité/intentionnalité.
2. Lignes de tension de l’architectonique de l’espace romanesque
2.1 Intentionnalité/accessibilité (I/A)En 2002, dans le cadre d’un débat amical avec Ronald Shusterman, Jean-Jacques Lecercle définit l’expérience littéraire comme « une expérience de construction du |