- 79 -Noël-Gaudreault, Monique; Gervais, Flore: Représentation de l'enfant héros et anti-héros en littérature de jeunesse 
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judiciaires de déposer la toile de Lemieux comme prise au concours du Carnaval et gagneront ainsi le trophée Arsène Lupin et la bourse qui l’accompagne.

Les procédés différentiels

Comment dès lors départager entre le héros typique du roman procédurier, soit l’enquêteur et le héros tel que pressenti dans Le visiteur du soir, soit les deux adolescents? Pour la désignation du héros, nous nous sommes appuyée sur les « procédés différentiels » distingués par Hamon (1977, p. 154–160) :

  1. « Une qualification différentielle. Le personnage sert de support à un certain nombre de qualifications que ne possèdent pas, ou que possèdent à un degré moindre, les autres personnages de l’œuvre » ;
  2. « Une distribution différentielle. Il s’agit d’un mode d’accentuation purement quantitatif et tactique jouant essentiellement » sur les apparitions du héros aux moments cruciaux du récit et sur leur fréquence ;
  3. « Une autonomie différentielle ». Alors que les personnages secondaires sont « toujours en compagnie d’un ou plusieurs personnages », […] « le héros apparaît seul ou conjoint avec n’importe quel autre personnage ». Cette autonomie et cette liberté associative lui offrent l’opportunité de recourir aussi bien au monologue qu’au dialogue. Il jouit également d’une plus grande « mobilité topologique qui ne le confine pas en un lieu prédéterminé » ;
  4. « Une fonctionnalité différentielle ». La fonctionnalité réfère aux fonctions qui permettent de différencier une étiquette sémantique d’une autre. Hamon distingue six  fonctions ou actions dont le héros est le support : réception d’un adjuvant ; mandement ; acceptation d’un contrat ; réception d’une information ; réception d’un bien ; lutte victorieuse ;
  5. « Une prédésignation conventionnelle ». Ici c’est le genre qui définit a priori le héros. Le genre fonctionne comme un code commun à l’émetteur et au récepteur en lui imposant des lignes de moindre résistance (prévisibilité totale) ;
  6. « Le héros peut être, enfin, désigné comme tel par un commentaire explicite ». Le texte propose alors sa propre perspective, il « se fait accompagner de tout un appareil évaluatif à fonction métalinguistique (le texte parle de lui-même, de ses propres structures et modes de consommation) ». Ces commentaires évaluatifs et modalisants seront donc « le lieu privilégié de manifestations d’une compétence culturelle (prise en charge par un narrateur ou un personnage) ». Ils se regroupent autour de trois pôles : « langage : les discours des personnages sur le discours des autres personnages donneront lieu à des commentaires sur leur savoir-dire » ; « la techné : l’activité technologique des personnages […] donne lieu à des commentaires sur leur savoir-faire » ; « la relation sociale quotidienne, toujours plus ou moins ritualisée ; les relations entre sujets, médiatisées par des normes […] donneront lieu à un commentaire sur leur savoir-vivre ».

La désignation du héros

Dans Le visiteur du soir, des trois personnages principaux lequel est véritablement le héros?  Pour désigner le héros, qui de Charles ou de Vincent, qui de l’inspecteur Jacob, nous avons donc analysé ces trois personnages à la lumière des « procédés différentiels » de Hamon.


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