- 57 -Noël-Gaudreault, Monique; Gervais, Flore: Représentation de l'enfant héros et anti-héros en littérature de jeunesse 
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originaux, de circuler beaucoup à vélo, et de ne pas habiter dans une grande ville. En effet, Daniel vit à Sainte-Cécile de Masham, près du Parc de la Gatineau, avec son père et sa mère, et Gaël dans une zone rurale indéterminée, également avec ses deux parents, mais aussi avec un frère aîné exaspérant.

Globalement, le caractère de ces deux adolescents ne diffère pas de certains stéréotypes liés à l’adolescence : tous deux ont horreur d’attirer l’attention ! Daniel est renfermé, mal à l’aise dans les silences, et, selon son professeur, il gaspille son potentiel en faisant le minimum à l’école. De son côté, Gaël est fougueux, plus ou moins volubile et surtout, très sensible, ce qui le mène souvent au bord des larmes ; enfin, par rapport à l’école, il est tout sauf nonchalant.

En ce qui concerne les loisirs, Daniel aime les films d’aventure, les jeux vidéo, le base-ball, mais Gaël incarne plutôt le type intellectuel, jouant au jeu des « Cadavres exquis » avec Mylène, son amie d’enfance. Autre originalité, le jeune homme nourrit de façon régulière ses poules et ses lapins dans leurs cages. En outre, il se passionne pour les livres qui traitent des moeurs sexuelles des animaux, notamment les hippocampes, dont le mâle a pour particularité de porter dans son ventre les oeufs, qui assureront sa postérité.

Adolescents en crise

Deux romans, deux adolescents, deux milieux, deux familles, deux crises. Chez Daniel, quatre raisons expliquent la crise existentielle qu’il traverse : l’empoisonnement de sa chienne Musette, la trahison de la belle Pascale qui l’a laissé pour Robert Melançon avec qui « la première fois » a eu lieu et, en plus, cette remarque d’un professeur : « Quand on est intelligent, on n’est pas un élève médiocre ». Enfin, comble de malchance, il n’a pas obtenu l’emploi d’été qu’il convoitait et qui consistait à faire du reboisement. Pourquoi vivre? se demande-t-il. Et le voilà qui prépare son suicide. Selon Risacher et Lasbats (1992, p. 37), ce geste fatal résulte d’« une relation tumultueuse que le jeune entretient avec lui-même, avec son corps en pleine mutation, avec le monde extérieur…On peut considérer le suicide comme un acte de communication, ultime, désespéré… ».

Quant à Gaël, il vient d’apprendre que Mylène, son amie d’enfance (qui n’est pas sa blonde) l’abandonne pour le beau Lambert et le cinéma, au lieu de jouer aux « Cadavres exquis » avec lui…Sans parler de Julien, son frère aîné qui l’espionne, le harcèle, dénonce ses moindres gestes aux parents…

Ainsi, dans les deux cas à l’étude, « la crise est crise du sujet, tiraillé entre ce qu’il croit être et ce qui parle en lui, entre ce qu’il veut et ce qu’il peut, ce qu’il cherche et ce qu’il réalise » (Clerget, 1987, p. 56).

Modalités du savoir, du vouloir et du pouvoir

Retrouver Jade est le récit du sauvetage « fortuit » de Daniel, qui se retrouve presque immédiatement investi d’une mission qu’il accepte (p. 46) : c’est le « vouloir ». Cette mission, au sens proppien du terme, consiste à aider Boris le baroudeur, de retour d’Afrique, et qui vient de lui sauver la vie, à retrouver la fille de son amie Dewi qui semble avoir fait une fugue. Le « pouvoir » que l’adolescent va acquérir, ce


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