- 73 -Gervais, Flore; Noël-Gaudreault, Monique: Littérature de jeunesse et espaces identitaires 
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Le mythe se définit comme un récit imaginaire qui explique l’origine du monde, comme le fait la Bible, mythe fondateur de l’occident chrétien. Ce mode de transmission de la culture d’un peuple sert non seulement à établir la raison d’être des règles de conduite d’une société donnée (Lits et Yerlès, 1989), mais aussi à justifier les sanctions appliquées en cas de non respect de celles-ci. Les événements extraordinaires mis en scène dans le mythe traduisent les croyances, les aspirations ou les angoisses de la collectivité pour laquelle ce mythe a un sens à un moment ou à un autre3
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. Le personnage principal en est généralement un être surnaturel.

Quant au terme de « légende », il désigne à l’origine le récit de vie édifiant d’un personnage historique connu, devenu saint. Ce récit amplifié prend sa source dans la réalité historique et permet d’en tirer une morale. La légende s’étend quelque part entre le mythe et le fait historique, et met en scène généralement un être humain particulier (Cuddon, 1991).

Enfin, bien qu’apparenté au mythe, le conte se définit comme un récit imaginaire dont la structure événementielle serait plus codifiée (Propp, 1979), récit porteur de merveilleux ou de fantastique, dans un temps et un lieu indéterminés, et dont le dénouement est généralement heureux. Le personnage principal en est un être humain souvent aux prises avec un ou des personnages secondaire surnaturels.

Les résultats de notre analyse nous permettront plus loin d’étiqueter ces trois versions, mais d’abord, que nous apprend le paratexte?

Le paratexte dans les trois versions

Le mot « paratexte » désigne un ensemble de pratiques et de discours (Genette, 1987, p. 8) qui pèsent sur la réception du texte (p. 12) : les titres, sous-titres éventuels, notes, annexes, préfaces, dédicaces, etc. Même incomplet, ce dispositif joue un rôle essentiel, celui d’accrocher l’attention du lecteur, de susciter en lui des attentes, de lui faire émettre des hypothèses de lecture…

Si le titre sert à identifier l’ouvrage, à annoncer son contenu et à le mettre en valeur, en premier lieu, nous pouvons dire que, dans les trois versions, l’accent est mis sur l’agresseur. L’étranger annonce la méfiance causée par l’intrusion d’un « survenant » dans le village, univers statique et clos ; Le baiser maléfique renvoie au surnaturel et désigne l’événement fatal qui entraîne la chute du personnage principal ; quant au Beau danseur, ce titre dénonce une puissance de séduction maximale, avec, en filigrane, le danger que l’on court à se fier aux apparences.

En guise de sous-titres, il faut signaler, pour Philippe Aubert de Gaspé4

4Dans le cas de PADG, c’est l’éditeur des années cinquante du XXème siècle qui a rédigé les notes, contrairement aux deux autres versions où ce sont les auteurs-adaptateurs eux-mêmes.
la mention « légende canadienne », suivie d’une citation, tirée de la pièce Henri IV, de Shakespeare, qui équivaut à « Vade retro, Satanas! » ; en épigraphe ; pour Le baiser maléfique de Robert Soulières, on peut lire « adaptation d’une légende gaspésienne » ; enfin, dans la version de Cécile Gagnon, à l’intérieur de son recueil de « contes » traditionnels, la mention de genre étant déjà indiquée sur la page couverture, le lecteur trouve, en dessous du titre, une glose qui se lit comme suit : « La légende du diable qui se déguise en beau jeune homme pour mieux ravir une jolie
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