Ali Baba et les quarante voleurs est l’un de ces contes. Ali Baba est un homme
honnête mais pauvre qui vit dans une ville de Perse. Alors qu’il est dans la forêt, il
découvre le repaire d’une troupe de voleurs. Ceux-ci dissimulent leur butin dans
une caverne dont la porte ne s’ouvre que si l’on prononce la phrase magique
« Sésame, ouvre-toi ». Ravi de sa découverte, Ali Baba emporte avec lui une petite
partie du trésor. Or, Cassim, son frère cupide, et sa belle-sœur curieuse ont tôt
fait de découvrir son secret. Jaloux, Cassim se rend à la caverne et tente de
s’emparer des richesses. Mais l’imprudent se fait prendre et les voleurs le tuent.
Découvrant que Cassim n’est pas le seul à connaître le secret de la caverne, les
voleurs n’ont plus qu’une seule idée en tête : trouver le second intrus et le tuer.
Ils mettent alors en branlent une foule de stratagèmes visant à éliminer Ali
Baba. Heureusement, celui-ci peut compter sur sa fidèle servante Morgiane
qui, forte d’une intelligence et d’un sang-froid hors du commun, finit par avoir
raison des voleurs et de leur chef. Ali Baba et sa famille peuvent donc désormais
profiter du trésor de la caverne en toute sécurité. Pour récompenser la brave
Morgiane, il lui rend sa liberté et la marie à son fils. Ce conte articule des
valeurs de droiture et d’honnêteté présentées comme le seul gage de l’équilibre
social et affectif. Un peu de richesse (mais pas trop) mène au bonheur. La
cupidité sera punie. L’intelligence, l’astuce et le courage seront brillamment
récompensés.
Inspiré du conte Ali Baba, le texte qui retient notre attention met en scène une jeune
héroïne. Marie-Baba est la fille du terrible pirate Beurre-Noir. Fou d’amour pour sa fille,
le pirate lui offre, pour son anniversaire, une chasse au trésor qui la mènera aux quatre
coins de la terre, secondée par quarante rameurs bien musclés. C’est ainsi que la fillette
part à l’aventure, allant d’indices en indices, semés dans des endroits peuplés de fleurs
carnivores, de cobras sanguinaires, de l’abominable homme des neiges, etc. Au terme de
son périple, Marie-Baba découvre enfin son trésor : son cher papa d’amour, qui lui
promet de délaisser temporairement la piraterie pour être à ses côtés tout au long de
l’année scolaire.
1.2 Structure générale du conte
Pour cerner les liens qui se tissent entre Marie-Baba et les 40 rameurs et Ali Baba et les
quarante voleurs, il importe d’examiner la structure générale du conte, afin de voir si les
deux histoires ont une morphologie semblable, des moments charnières qui concordent.
L’exercice pourra également révéler si les similitudes et les divergences surviennent à
des moments clés du déroulement narratif. En premier lieu, servons-nous du
schéma actantiel proposé par Greimas dans Sémantique structurale (1966).
Examinons d’abord le schéma appliqué au conte Ali Baba et les quarante voleurs : |